Découvrez frère Victor-Antoine en toute simplicité
Les recettes du moine béarnais régalent les Américains
Ses recettes sont plus courtes que son nom. Et le
succès de ses livres, inversement proportionnel à son vœu
de simplicité.
Entretien avec le frère Victor-Antoine D'Avila-Latourrette.
S'il est vrai que la gourmandise est un péché, en voici un qui doit passer ses journées au confessionnal. Moine bénédictin
depuis presque 50 ans, le frère Victor-Antoine d'Avila-Latourrettea lancé récemment son nouveau livre de recettes en français (Les bons légumes du monastère). Et sa façon tout à fait savoureuse d'en parler trahit chez lui un goût prononcé pour les plaisirs de la table.Paru pour la première fois en 1999, et tout juste réédité aux Éditions de l'Homme, Les bons légumes du monastère est le sixième d'une série d'ouvrages signés par le frère Victor. Le plus célèbre d'entre eux, Les bonnes soupes du monastère, s'est écoulé à 50 000 exemplaires au Québec, et à plus de deux millions dans le monde, en plus d'être traduit dans plusieurs langues, incluant l'allemand, l'italien et le japonais.
Ce succès n'a manifestement pas affecté le moine, qui s'efforce de rester modeste malgré le surprenant buzz médiatique, qui lui a valu des articles dans le New York Times et des apparitions dans quelques émissions de télévision. «Les gens disent que je suis devenu une vedette, mais moi, je ne pense pas comme ça», lance-t-il au bout du fil, avec son accent du terroir surgi d'un autre âge. «Faire de la pub, pour moi, c'est comme une pénitence !»
Ses recettes, explique-t-il, prônent la même simplicité. Frère Victor utilise rarement plus de cinq ingrédients, pour la plupart issus de son potager. Et les opérations sont si simples qu'elles en paraissent parfois suspectes! Pour ce qui est de la viande, oubliez ça. Comme son titre l'indique, Les bons légumes du monastère se concentrent exclusivement sur les produits du jardin, avec quelques écarts côté oeufs et fromage.
Facétie granola ou stricte application des lois bénédictines ? «La règle de saint Benoît, si on la prend littéralement, prônait le végétarisme, souligne le moine. Alors chez nous, la viande, c'est surtout quand on est malade... Je pense personnellement que les régimes végétariens sont plus sains. Si on mange de la viande, il faut tuer les bêtes. Il faut les faire souffrir. Et je crois que la violence de cet acte reste dans la viande. Mais chut... ne dites pas ça aux Américains. Ils adorent la viande !»
Près de la Grosse Pomme
Établi depuis plus de 30 ans au monastère de Notre-Dame-de-la-
Résurrection, dans l'État de New York, ce Français originaire des Pyrénées est lui-même devenu un peu américain.ou des expos d'art».
Le reste de son temps est partagé entre les tournées promotionnelles et l'isolement du monastère, où l'on ne compte actuellement que quatre moines. «Que voulez-vous, dit-il l'air désolé. C'est ça, l'absence de vocations !»
Ses rares contacts avec l'extérieur passent ainsi par ses visites au marché du coin ou à la petite boutique du monastère, qu'il fait rouler avec ses confitures, son pistou et son vinaigre maison, que viennent lui acheter les plus grands cuisiniers de New York.
«Je vends même de la salsa», lance-t-il, en évoquant sa passion pour le cahier bouffe du New York Times. «C'est comme ça. Il faut bien être ouvert aux nouvelles cuisines. Si quelque chose m'intéresse, j'essaie de l'incorporer à mes nouvelles recettes.»
Cyberpresse.ca - 28.06.2008
Frère Victor-Antoine d'Avila Latourrette
The Monastery of Our Lady of the Resurrection
Barmore Road
Lagrangeville New York 12540
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